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Liège, hélas
21 mai 2011

Du goudron et des plumes

Personne ne sait ce qu'il s'est passé l'autre midi dans une suite du Sofitel de New-York. Mais, à l'heure d'internet, des millions d'inspecteurs Colombo croient tout savoir. Une jeune dame aurait donc été victime d'un satyre no seulement fortuné mais aussi occupant un des postes les plus puissants du monde. On arrête donc l'homme qui attendait calmement dans l'avion devant le conduire à Paris pour d'importantes réunions. Et voilà que le cirque déploie son chapiteau. Le voici immédiatement traîné devant un tribunal. Un jury populaire, sans doute trop heureux de pouvoir se venger contre un (plus que) nanti suit l'avis du juge. Et voilà notre homme envoyé croupir dans une ville-prison des plus glauques. Or, sur quoi ont bien pu se baser les jurés pour prendre cette décision ? Sur des témoignages tous plus contradictoires les uns que les autres. C'est-à-dire sur rien. Rien que du vent, des rumeurs, des on-dit. La seule chose que l'on pourrait peut-être prouver, si l'homme est reconnu coupable du crime, c'est qu'il est un éjaculateur précoce. 

Mais voilà que l'on filme, que l'on photographie, l'homme déchu sous toutes ses coutures. Le visage blême, mal rasé, lui menotté les mains dans le dos, le regard bas, la chevelure dépeignée. La photo me fait penser, en plus élégante, à celle de Michel Nihoul au sortir de deux jours et nuits d'interrogatoires épuisants. N'importe qui, après ce genre d'épreuve, aurait la tête du parfait truand. 

De la victime, on sait encore moins de choses. Si ce n'est qu'elle a déjà eu trois nationalités et autant d'âges différents. Un frère qui n'en était pas un. Du vent, des rumeurs, des on-dit. Rien de concret.  Des voix ont dit que c'était une belle femme, d'autres qu'elle était moche comme un pou. D'autres encore qu'elle avait le sida... 

Comme beaucoup d'autres personnes, j'ai suivi en "live" la comparution de notre homme devant le tribunal de New-York. J'ai arrêté après une demi-heure. Les gens voulaient absolument des images. On se serait cru sur la place du pilori. Lui cracher auvisage, lui donner du vinaigre à boire. Mieux. On se serait cru devant le célèbre juge Roy Bean. On réclamait du goudron et des plumes. 

Tout cela, sans rien savoir du tout...

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