Pauvre Véronique
Véronique, c'es ma voisine de gauche. Mais, papa, me dit ma fille, t'es vraiment vieux jeu, on dit Véro maintenant, ça va plus vite. Quand elle est venue habiter ici, voici une petite dizaine d'années, elle a planté une glycine au fond de son jardin. C'est sympathique une glycine, à part quelques tailles régulières, ça ne demande pas trop de soins et puis, surtout, ça pousse comme herbe folle et ça a tôt fait de construire une muraille. Je dois bien avouer que la glycine de Véro (donc) est superbe. Le problème, pauvre Véro, c'est qu'elle fleurit dans mon jardin...
Et que, cette année, comme elle s'y sent bien, elle a décidé (la glycine, pas Véro) de s'attaquer aux frênes. De sorte que ces arbres jouissent aujourd'hui d'une fleuraison mauve clair qui ne leur appartient pas. Ce qui donne une vue assez insolite.
Le seul problème, c'est que la glycine, comme les femmes, est une assassine. elle entoure les arbres de ses lianes non pour embrasser ou faire croire (comme les femmes) à un semblant d'amour mais dans un but d'étouffement. De sorte que, d'ici deux ou trois ans, les frênes auront sans doute disparu. Mais je ne serai sans doute plus là pour leur enterrement. Peut-être, en attendant cette mort annoncée, vais-je faire de la frênette ou me demander plus simplement "c'est comment qu'on frêne" ?
Et si je t'appelais é ? ai-je demandé à Elise, ce serait plus court aussi. Non, ça, ça ne va pas. Mais tu peux m'appeler Lise, répondit-elle. Pas bien grave, de toute manière, elle déteste son prénom...
PS: les deux illustrations sont là pour prouver que j'ai pris deux images, sans avoir fait de photos...