Dépensons, dé-pensons
Je n'avais jamais entendu parler de Robert Franck. Il faut dire que je ne m'intéresse guère à l'économie. Robert Franck est chroniqueur au New-York Times. Il s'intéresse particulièrement à ce qu'il appelle "l'économie comportementale". C'est intéressant. Il étudie cela de loin. Robert Franck ne vit pas dans un luxueux appartement faisant face à Central Park. Non il vit au Népal dans un deux pièces, sans eau, ni électricité... Ce qui lui permet sans doute de prendre du recul face au "marché du luxe".
Exemple : on apprend que Paris Hilton vient de s'acheter pour 10 000 dollars de petites culottes dans une boutique. Tout le monde s'en fout, direz-vous ! Eh bien, non, pas du tout. Les nouvelles vont vite au temps de l'internet. Robert Franck s'est rendu compte que lorsqu'une annonce banale de ce genre voyait le jour, la classe moyenne se ruait, dès le lendemain, dans des boutiques de lingerie moins luxueuse histoire de ne pas être trop larguée par mademoiselle Hilton.
Il se vend, aux Usa, des barbecues à... 5 000 dollars. Ce qui est, malgré tout, un peu cher pour les classes moyennes. Qui se rabat donc sur des barbecues à... 2 000 dollars dont les ventes ont explosé en quelques mois. Comme quoi, le "paraître" a encore de beaux jours devant lui. Notez qu'il n'est pas besoin d'aller nécessairement dans le haut luxe. Prenons les abris de jardin. Si vous avez la chance d'habiter dans un quartier où il y a des jardins. Un premier habitant achète un petit abri, 2 x 2 mètres. Vous pouvez être certain que, dans la quinzaine, son voisin en achètera un de 3 x 3 mètres. Et ainsi de suite... Peut-être même jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de jardins. Mais, cela c'est une autre histoire.
Autre remarque de Robert Franck : entre 1979 et 2000, les 20 % des plus riches américains ont vu leurs revenus augmenter de 45,7%. Ce qui n'est rien à côté des 5 % des mieux lotis qui, eux, ont obtenu 68% d'augmentation. Et les patrons ? Ces travailleurs acharnés ? En 1980, les PDG des 200 plus grosses entreprises américaines gagnaient 42 fois le salaire moyen d'un ouvrier. En 2000... 500 (cinq cents) fois !!!
Et les ouvriers, dans tout ça ? Eh bien, dans le même temps, ils voyaient leur salaire augmenter de... 3,5 %. Je parie que ces salauds de pauvres vont encore se plaindre alors que les patrons auraient très bien pu geler les salaires de ces bons à rien... Non mais...