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Liège, hélas
20 octobre 2010

Le vingt-et-unième siècle

sera-t-il finalement religieux ?

 

On parle beaucoup, en ce moment de l'interdiction faite aux moins de 18 ans, d'aller voir l'exposition des photographies de Larry Clark.

 

Toute sa vie durant, cet artiste a photographié les adolescents. Mais il les a photographiés dans tout ce que cet âge avait de plus pénible, de plus douloureux. La découverte de l'autre, du corps, de l'amour ne sont pas nécessairement baignés dans l'eau de rose. Et quel(lle) adolescent(s) n'a jamais senti des vagues de violence, d'envie de suicide le (la submerger) ?

 

Or, voilà qu'un groupe d'adultes "parfaitement sains", décide de frapper d'interdiction cette exposition. Trop glauque. Trop violente. Et qui pourrait donner de "mauvaises idées" à nos jeunes têtes !!! Comme si ce même groupe d'adultes "parfaitement sains" avait oublié qu'ils ont aussi connu l'enfance et l'adolescence.

 

Attitude qui est toujours fort malsaine.

 

Car, à ce rythme-là, on pourrait censurer beaucoup d'artistes. Et même, allons-y gaiement, interdire aux moins de 18 ans la fréquentation de tout musée, toute salle d'exposition. Dans les années 70, fautes de revues "spécialisées" en vente libre, j'avoue avoir été plus que troublé par l'Enlèvement des Sabines de David, l'Odalisque de Matisse ou certains portraits de Diane de Poitiers... Et j'en passe...

 

Bon, passons sur le "cas" Larry Clark. J'apprends que, en 2007, à la biennale de Lyon, David Hamilton fut frappé de la même interdiction aux moins de 18 ans ! Oui, David Hamilton, vous avez bien lu. Celui dont la plupart des jeunes filles en fleurs ou en bourgeons avaient un immense poster pour décorer leur chambre ou collectionnaient les cartes postales en vente libre dans la moindre carterie. Ce qui fit d'ailleurs la fortune du photographe.

 

hamilton

David Hamilton, détail

 

Oui, vous avez bien lu, David Hamilton, à l'érotisme guimauve à l'âge où l'on ne sait pas encore très bien ce qu'est l'autre, ni même soi-même. À ce rythme-là, on n'osera bientôt plus prendre son propre enfant sur les genoux sous peine d'être poursuivi pour pédophilie...

 

Religieux, le vingt-et-unième siècle ? Je dirais plutôt puritain. Vous allez me dire que c'est la même chose. Non, c'est pire...

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