Bures et tennis
Les mineurs de fond de la fin du XIXe siècle avaient un point commun avec les joueurs de tennis professionnels contemporains : ils devaient commencer jeunes leur carrière s'ils voulaient gravir les échelons. C'est ainsi qu'ils s'entraînaient douze heures par jour, six jours par semaine dès l'âge de cinq ans. Leur petite taille leur permettait de se glisser dans des boyaux inaccessibles aux adultes. Cela leur permettait aussi d'acquérir certaines notions de biologie et d'apprendre ce que signifiait "more ferrarum". Dans le noir, l'amour n'a pas d'âge non plus.
Je ne suis pas naïf au point de dire que le travail d'un sportif de haut niveau se limite à quelques heures passées sur un court, une selle ou un terrain. Je suis biens conscient qu'il y a tout un travail en amont qui leur a permis d'en arriver là où ils sont.
Je dis et répète inlassablement depuis trente ans que les salaires des sportifs de haut niveau sont plus qu'obscènes. Et plus obscènes encore que les conditions de travail relatées plus haut.
Alors, quand j'entends mademoiselle Henin dire qu'elle est nerveusement éprouvée après cinq jours de travail, ça me donne envie de rire. Ou de vomir.
Alors, je ris. Ou je vomis...