17 novembre 2008
Lire
Vendredi soir. C'est l'heure de mettre Elise au lit. Et donc l'heure du rituel de l'histoire. Je lui dis d'aller choisir un livre et je la vois se diriger vers ma bibliothèque. Elle revient avec "Mongolie, plaine sale" de Savitzkaya. Pas vraiment le genre de livre qu'on peut aimer à cinq ans. Je lui fait remarquer qu'il n'y a pas d'images dans ce livre.
- Allez, papa, lis-moi, tu m'as dit que c'était un ami.
Bon. Je commence la lecture en me disant qu'elle allait me demander d'arrêter après trois phrases. Résultat des courses, j'ai dû lire trois pages.
Cet après-midi, j'ai relu ces trois pages. Je me suis retrouvé un peu idiot en disant à ma fille qu'il n'y avait pas d'images dans ce livre. Pas d'images visibles, oui. Mais tant d'autres invisibles. Eugène, c'est aussi l'enfance enfouie. C'est une sorte d'hygiène de l'écrivain mille fois plus intéressante que celle des assassins qui ne présente aucun intérêt.
Et l'enfance enfouie, c'est l'immortalité de l'imaginaire.
C'est peut-être pour cela qu'Eugène, tout comme moi, noircit des pages d'or.
Mais bon, de cela, tout le monde s'en fout, bien entendu...
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