L'insulte, le respect
Quand elle vient à la maison, malgré ses quatre ans ET DEMI (ne l'oublions pas, cette demi-année), Elise aime bien regarder les photos de presse. Les petits clips aussi. Tout à l'heure, elle a vu un clip d'un monsieur très respectable. J'observais Elise depuis ma table. Puis, je la vois qui se retourne, offusquée.
- Papa, t'as entendu ce qu'il a dit ?
- Non, je faisais pas attention...
- Il a dit "pauvre con" !
Bon, alors, si nicolasarkozy le dit, y'a pas de raison qu'elle ne puisse pas le dire.
Allez donc, après cela, obliger la future jeunesse racaille à se lever devant le maître.
Mon père me disait souvent "si un jour on t'insulte, réponds par le silence, c'est plus fort". Parole très sage. Mais mon père n'était rien d'autre qu'un vulgaire prolétaire. Un x sans importance.
Les amis du poète élyséen tentent vaille que vaille de justifier leur maître : c'est un homme, après tout, il n'a fait que répondre à une insulte, car "on" n'insulte pas le président de la république, "on" le respecte. Sauf que, le respect, ça ne va pas de soi, le respect, ça se mérite, ça s'entretient aussi. Celui qui, sans cesse, sème l'insulte, ne peut certes espérer récolter du respect.
Le matin, l'homme sarkozyen se veut humble, il présente même des semblants d'excuses à un échantillon de lecteurs du Parisien réunis auprès de lui.Blablabla d'une banalité rare pour répondre aux questions. On croirait même entendre un homme poli. Le soir, on apprend qu'il n'a jamais présenté l'ombre d'une excuse, que celles-ci ont été rajoutées après relecture de l'article ! J'en arrive à jalouser les caricaturistes. Ils n'ont même plus besoin de se pencher pour trouver un dessin, avec l'arbuste sarkozyen, c'est récolte trois fois par jour toute l'année.
Pour terminer, une chanson peut-être prémonitoire...
Mais qu'est donc Ravaillac devenu ?