727

Je ne sais pas quel temps il fait chez vous, mais ici, à Liège, il pleut comme Io qui urine. C'est normal, nous sommes dans la moyenne saisonnière comme ne manquera pas de nous dire l'institut météo à la fin du mois. Notons que pour sortir des moyennes saisonnières, il faudrait tout un mois à + 90 ou à - 50 degrés et peut-être que la moyenne augmenterait ou tomberait d'un dixième de centigrade. La pluie, c'est excellent pour lire. Voilà qui devra faire plaisir aux forçats qui pratiquent le drôle de métier de critique littéraire. Je ne parle pas des (très) rares qui font ce métier sérieusement, mais de ceux qui pratiquent cette chose hebdomadairement comme d'autres se grattent le nez avant d'aller dormir. Cette année, pour la "rentrée", comme on dit, il y aura pas moins de 727 nouveaux romans. À supposer que ces critiques se contentent (ce qu'ils font généralement) du quatrième de couverture, cela leur fera quand même 727 pages à lire en une semaine. Un triathlon est moins éreintant. Je fais une petite pause pour voir dans quel état est ma cuisine. Le proprio ne veut toujours pas réparer le toit, du coup, les murs dégoulinent. Ça va, je vais encore attendre un peu avant de racler la petite mare. Donc 727 livres. Un bon exercice de style pour résumer chacun de ces ouvrages en un slogan publicitaire. Un livre à lire absolument. On sait quand on l'ouvre, on ne sait pas quand on le ferme. Un ouvrage qui va droit au coeur. Et droit au cul quand bise vente, parce que, là, je dois absolument écoper, je me demande si je ne vais pas devoir faire appel aux pompiers...

Comments

[Feuilly]

les moussons du Bangladesh se seraient-elles déplacées?
En tout cas votre article est bien représentatif de notre époque. D'un côté l'industrie de l'édition qui s'enrichit en publiant un maximum d'ouvrages et de l'autre l'écrivain isolé dans sa maison qui prend l'eau...