1 juin 2007
Tiens donc!
Hortefeux,le tout nouveau ministre de l'immigration etc précise quelque peu sa mission:
"En France, plusieurs secteurs d'activité, tels que le bâtiment, l'hôtellerie, la restauration, le travail saisonnier agricole, les services à la personne mais aussi l'activité scientifique, ont besoin d'une main-d'oeuvre et de talents d'origine étrangère".
Ah, le génie de la langue française! ce rejet en fin d'énumération de l'activité scientifique qui permet d'insister sur l'importance de celle-ci tout en taisant qu'en fait, la France aura toujours besoin d'éboueurs, de plongeurs et de balayeurs de rues.
Hortefeux promet aussi l'éloignement de 25.000 illégaux par an. Pour une fois qu'un politique va tenir une promesse, on ne va pas lui en faire le reproche. Ce qui représente 70 expulsions (appelons un chat un chas) quotidiennes. Voilà qui devrait assurer au moins 30 vols par an au nouvel airbus 380.
Un peu plus loin, Hortefeux devient lyrique, il ne parle même plus d'éloignement, mais "d'aide au retour volontaire à tous les étrangers en situation irrégulière ayant été invités à quitter le territoire". C'est quand même plus délicat.
Et les enfants scolarisés? Ben, qu'Hortefeux sache, il y a des écoles aussi dans leur pays. On ne voit vraiment pas où est le problème.
Et quelles seront les nouvelles conditions pour que ces étrangers puissent poser le pied sur ce nouvel éden? Rien de bien compliqué: "l'étranger doit prouver qu'il peut la faire vivre des revenus de son travail, qu'il dispose d'un logement décent et qu'il respecte les principes républicains".
S'il peut s'acheter un petit quelque chose à Neuilly, ce ne serait pas plus mal.
Afin de propager les lumières républicaines de par le monde, Hortefeux se propose aussi de développer le réseau d'Alliances Françaises déjà présent dans 133 pays. Pour y avoir travaillé à la fin des années 80 au Mexique, je puis assurer que la propagation de la culture française n'était pas le principal souci de la plupart des émissaires envoyés par la France (même s'il y avait de rares exceptions). L'on y distillait plutôt l'art du glandage et celui du mépris. Leur contrat prévoyait une vingtaine d'heures d'enseignement par semaine pour un salaire vingt fois plus important que celui des enseignants locaux. Mais le douloureux exil justifiait bien que l'on s'arrange pour ne donner que quatre ou cinq heures de cours. À de rares exceptions près, je me suis souvent demandé à l'époque si le gouvernement Mitterand n'envoyait pas ces maîtres bien loin tant il en avait honte.
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